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Sakakaka!
4 mars 2009

Machine qui rêve

Je ne sais plus trop (mais il me semble que c’était sur JIRAF), un professionnel du jeu constatait que la replay value d’un jeu, hors fanboy rampage, n’était pas si terrible que ça, et que vu les évolutions techniques, un jeu dépassait rarement les deux ans dans la mémoire des joueurs. Ne serait-ce que parce qu’il est complètement dépassé, que de nouveaux FIFA jeux en forme d’update graphique sont sortis et que le défricheur passe aux oubliettes. Bon, là lecteur, tu te doutes bien que je vais parler de trucs qui ne vieillissent pas tant que ça.

Donc pour te faire plaisir, je vais te dire que Symphony of the Night c’est de la balle, même si tu y joues pour la première fois en 2009. Ce qui a été mon cas, je m’y suis mis au début de l’année et je n’ai pas regretté la douzaine d’heures que je lui ai consacré.

Mais là chuis plus chaud pour causer d’Homeworld, sorti en 1999 quand même. Premier essai, un gravé (oui je sais c’est mal, mais je doute que le Parlement ait eu la même conscience forcée du problème il y a dix ans), sans cutscenes ni musique. Et en anglais à une époque où je me débrouillais… pour un seconde. Je devais avoir arrêté vers le milieu, je ne sais plus pourquoi (les brumes de ma mémoire te fascinent, petit sakakakophile). Entre temps, Cataclysm passe par là, et je me sens nostalgique d’Homeworld, entre temps devenu aussi introuvable qu’un parlementaire lucide sur les tenants et aboutissants d’Hadopi. Je le commande sur e-bay, arrive à le dégotter pour pas trop cher… et peu après l’avoir commencé, je le paume. Rage. Après quelques mois de déconfiture (et deux déménagements), je le télécharge. Et me replonge dedans, presque dix ans après le premier contact.

 Nota : comme souvent, je préfère la VO. Je sais pas pourquoi, mais de tous les jeux dont j’ai pu tester VO et VF, seuls les Soul Reaver et Defiance valent vraiment le coup par rapport à la VO. Il y a là une emphase d’acteur et une présence assez rare dans le jeu vidéo. Et puis je sais pas, mais le côté pragmatique de l’anglais rend les termes de SF plus digestes dans cette langue, je trouve.
– Stand by for a faster-than-light jump.
– Préparez vous pour un saut plus rapide que la lumière.

 En anglais, ça fait terme technique. En français, ça a ben l’air benoît, dirons-nous (répliques tirées de Battlestar Galactica, nouvelle version).

  Revenons à nos moutons. Homeworld. Ce jeu est planant. Pas de tambours et de trompettes, des héros sur leur cheval blanc ou les soap kitsch des starlancer. Seulement des vaisseaux, et le vide. Dans le premier Homeworld, ce vide est vraiment vide. Pas rempli du tout, quoi. Ca, ça n’a pas très bien vieilli. La claque graphique d’il y a dix ans est un monstre de pixels sans aucun effet de lumière, de motion blur ou quoi que ce soit. Et pourtant. La je suis censé dire que si on ne s’arrête pas au graphismes, quelle patate.

  Eh ben non. Si on s’arrête aux graphismes désuets, Homeworld a encore du charme. C’est foutrement personnel ce que je vais dire, mais j’aime. J’aime la gueule des vaisseaux, l’aspect limite antiquité des graphismes, les vieux bruitages. J’aime la zouze tranquille qui pète pas plus haut que son cul, l’intrigue simple (attention petit révisionniste sémantique, simplesimpliste) mais prenante et efficace, les convois de vaisseaux en suspension dans le vide, les collecteurs de ressources et leur contrôleur solitaires dans un coin de la carte, avec une petite escadre pour les couvrir en cas d’imprévu. J’aime les armadas qui se fracassent les unes contre les autres et la caméra complètement libre qui me permet de vivre les derniers instants d’un chasseur isolé. D’une corvette qui retourne au vaisseau mère. Des bombardiers qui enserrent une frégate dans une nasse implacable, tout ça. Et des frégates qui se mettent en formation, de la sonde qui s’éloigne au fur et à mesure.

  Je redécouvre ce jeu, et je l’aime beaucoup. Sans nostalgie, sans esprit retro gaming lol la classe je joue à des vieux jeux regarde-moi je fais des trucs de g33k mdr. Là mais casse-toi pôv’naze. La suite, Cataclysm, est dans la même veine, mais Homeworld 2 est une sorte de Homeworld ++. Plus fin, plus subtil, plus poussé, plus vaste, des vaisseaux gigantesques (mais vraiment !). Et beaucoup, beaucoup plus dur. Fini la goguette interstellaire planante, parce qu’on ne vous laissera pas beaucoup de répit, et la pression sera forte et quasi constante. Sans doute pour ça que je préfère Homeworld. Pas que j’aime pas le challenge. Mais j’aime les atmosphères planantes, et si celle d’Homeworld ne l’est pas, alors aucune ne l’est vraiment.

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