Des cartons, et chats et des coussins beige

Les cartons sont de grands nostalgiques. D'accord, ça ne fait que quatre mois que j'habitais ici, mais la première fois que j'ai tout fourré dans une boîte pour poser mes affaires ailleurs, j'étais un peu... pressé par le temps, dirons-nous. Cette fois, je suis plus posé, moins stressé, de tout empaqueter et de déshabiller mon mur. D'où nostalgie, feuilles mortes et hiboux fatigués.
Et les chats dorment. Dans mes anciens meubles cartons désormais boîtes à sommeil, ils roupillent comme des félins bienheureux avec cette mine énigmatique de Boudha proche de l'éveil. Entre canapé et mur de cartons où trône une intégrale de Brassens que je n'ai pas réussi à caser entre nounours, archives de cours et quelques bouts de vaisselle, des souvenirs laissés tels quels dorment. J'attends. Ce soir, tout bouge, tout se réinstalle et se redéplie. Jusqu'à la prochaine fois.

Parce que oui, je déménage.
Et j'aurais appris au moins une chose: plus jamais à trois dans un trois pièce avec des fumeurs; euses. fumeuses, comme mes théories sur tout et n'importe quoi. Parce que c'était des filles (mes colocs, pas mes théories.)